1er chapitre - premier paquet

La pluie cesse de tomber en trombe, le calme revient. Une pluie fine me rappelle que l'automne est toujours présent.

Je roule sans difficulté vers ma nouvelle enquête, il n'est que 8h du matin, la plupart des gens se lève, sans se soucier des personnes tombées pendant la nuit.

Je n'aime vraiment pas cette ville. Moi qui viens de la campagne, cet entassement de bitume, de ferraille, de béton et de chair me fait quelque fois suffoquer.

Me voilà dans le quartier des richards, ce n'est vraiment pas fait pour me remonter le moral. Ils ont tout et ils trouvent le moyen de s'entre-tuer.

Essayons de se rappeler l'adresse: ah oui le 88 rue saint André. J'y suis.

Regardez-moi dans quoi vivent ces richards: une grande avenue encadrée de trottoirs bordés d'arbustes et de grands immeubles les dominant. Il doit y avoir 50 mètres entre chaque, au  moins, pas de souci de vue sur le voisin en caleçon sale, ventre bedonnant, en train de se gratter les fesses, une bière Kro dans la main.

Je me gare près de la voiture de patrouille, je descends, un policier s'approche, souriant.

- Bonjour Lieutenant

- B'jour!

- La police scientifique est déjà au travail. C'est au 15^ième.

- Hum!

- Difficile de se lever ce matin?

- Hum! pourquoi vous souriez?

- Mon père me disait: "Souris à tout le monde: les gens seront moins agressifs envers toi et cela leur mettra du baume au coeur!"

- Hum!

Je le laisse avec son stupide sourire qui me met complètement en boule!

Quel con son père! Moins agressif? J'ai envie de le tuer!

Je rentre dans l'immeuble: tout est propre, bien rangé, aseptisé! Même pas un chien ou un chat ayant uriné dans un coin!

Je rentre dans l'ascenseur et appuis sur le 15. Tout est nickel!

Arrivé au 15^ième, une porte sur la gauche est ouverte avec un policier devant. Je m'approche et montre ma plaque. Après un bonjour expéditif, je découvre les lieux.

Les scientifiques s'affairent dans un immense salon donnant sur l'avenue. Un homme est étendu par terre sur une flaque de sang coagulé. Le salon est de type moderne avec un bureau sur la gauche, des fauteuils et un home cinéma sur la droite, un homme mort au centre, des étagères remplies de livre sur tous les murs. Je remarque tout de suite que son PC portable est retourné avec un trou dedans. Sur une étagère, du matériel photographique mis en désordre, il y a même un appareil photo avec grand objectif par terre avec son trépied.